La banquière française Anne-Laure Kiechel conseille les pays en difficulté

« La femme qui souffle à l’oreille de Tsipras. » Pour cette formule, il faut créditer la publication grecque Fileleftheros, d’où est sortie la banquière française Anne-Laure Kiechel, 43 ans. Cette conseillère tétraplégique est la seule femme à avoir atteint le poste de g énéral associé à la banque Rothschild. Vanity Fair l’a classé comme la douzième personne française la plus influente de 2018 pour son travail en Grèce, où son plaidoyer en faveur du Premier ministre Alexis Tsipras commence à porter ses fruits alors que le pays se rapproche d’une sortie de crise grâce à l’accord d’allègement de la dette conclu en juin.

Anne-Laure Kiechel : une révélation choquante

Anne-Laure Kiechel est un véritable génie des mathématiques. Elle a étudié les deux filières sup et spé en vue de son entrée à HEC. En raison des fréquents déménagements de sa famille, elle a fréquenté à la fois le lycée français de Washington (Rochambau) et le lycée français de Paris (Louis-Legrand). En plus de son diplôme HEC, elle est également titulaire d’un master en mathématiques de l’Université de Saint Gall en Suisse. Elle étudie le piano avec assiduité jusqu’à l’âge de 16 ans (à raison de 6 heures par jour !), mais renonce à une carrière professionnelle lorsque son professeur lui dit qu’elle ne sera jamais une virtuose internationale. Cette interruption de la pratique du piano est un parfait exemple du désir de perfection que les parents exigeants ont inculqué à leur fille unique. Le père d’Anne-Laure Kiechel est un pharmacologue humanitaire (il a cofondé l’ONG Drugs for Neglected Diseases Initiative), et ses ascendances protestante, alsacienne et suisse lui ont permis de s’imprégner très tôt de la culture du monde germanophone, lui permettant de maîtriser la langue couramment.

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En 2008, alors que Lehman Brothers est au cœur de la crise financière

Commençant sa carrière chez Lehman Brothers en 1999, elle y reste pendant dix ans jusqu’à ce qu’elle soit contrainte de quitter son poste à Londres et de rejoindre Rothschild après la crise financière de 2008. Elle participe à la mise en place et au développement de la division de conseil aux États-Unis dans sa nouvelle société avec Stéphane Charbit. Elle préfère être connue comme une « conseillère » plutôt que comme une « banquière », et elle privilégie l' »effet » à l' »influence » dans sa vie professionnelle. Elle se considère avant tout comme une fervente défenseuse de l’unité européenne. Dans un monde où les hommes prédominent, elle parvient à se faire un nom grâce à son indépendance, sa force de caractère et ses compétences. Il est indéniable qu’Alexis Tsipras lui a fait confiance dans les deux heures qui ont suivi leur première rencontre, grâce à son autorité naturelle, à sa capacité à dormir à peine plus d’une heure à la fois, à sa force de persuasion et à la profondeur de ses connaissances sur le sujet traité.

Argentine, Ukraine, Albanie, Bénin, Sénégal et Afrique du Sud

Bien que la cause grecque reste sa première priorité, elle et sa petite équipe de conseillers spéciaux travaillent à la revitalisation des économies en Argentine, en Ukraine, en Albanie, au Bénin, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Elle aime se lâcher quelques semaines par an, mais passe le reste de l’année à pratiquer l’art du mécénat en soutenant le Festival de Salzbourg et l’Opéra de Paris. Elle est privée et ne parle pas de sa vie personnelle, mais en décembre 2018, alors qu’elle était en vacances en Thaïlande, elle a entendu plusieurs touristes grecs dire à des Français que la Grèce « va mieux. »