L’organisation non gouvernementale (ONG) Reclaim Finance met à la disposition des consommateurs un outil de comparaison basé sur cinq critères pour les aider à choisir les institutions financières qui font le plus pour soutenir la lutte contre le changement climatique.
Il est temps de régler ses comptes une fois les engagements pris. Le 2 juillet 2019, les institutions financières françaises se sont engagées publiquement en faveur de l’environnement via la déclaration annuelle de la Bourse de Paris sur l’environnement auprès du ministère de l’Économie et des Finances. Reclaim Finance est lancé quelques mois plus tard, en mars 2020.
Cette organisation affiliée aux Amis de la Terre se présente comme un groupe de pression et d’influence avec un objectif clair : stopper net le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. À cette fin, elle a décidé d’analyser les politiques environnementales adoptées par les institutions bancaires et financières. Cela permettra de déterminer qui a fourni le plus d’efforts et qui est le meilleur élève.
Le concept principal est de faire connaître aux consommateurs l’engagement des différentes institutions financières en faveur de la protection de l’environnement. Pour ce faire, elle a développé un outil en ligne permettant d’analyser les différentes politiques des grands acteurs financiers français. L’internaute est alors en mesure de choisir le partenaire financier qui répond le mieux à ses critères de responsabilité écologique.
L’outil de police du charbon (Coal Policy Tool) permet de noter sur une échelle de 1 à 10 la qualité de la production de charbon de cent cinquante institutions financières différentes. Il n’y a pas de note globale, mais une note pour chaque critère, avec un code couleur établi pour une reconnaissance visuelle rapide.
Cinq groupes se démarquent
Il faut donc quantifier l’exclusion du financement des projets liés au carbone comme les mines et les centrales électriques (un critère auquel répondent à peu près tous les acteurs), l’exclusion du financement des entreprises soutenant les projets liés au carbone, et l’exclusion de l’entreprise en fonction de la proportion de son investissement dans le carbone. De plus, l’entreprise n’est pas considérée en fonction de sa production annuelle de carbone ou de l’efficacité de sa politique de sortie du carbone.
Lucie Pinson, directrice générale de Reclaim Finance, affirme que seuls Axa, le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel, la Banque Postale et AG2R La Mondiale ont réussi à mettre en place une stratégie de sortie du carbone en temps voulu et à obtenir un score minimum de 7 dans toutes les catégories.
BNP Paribas réagit à la publication du classement
Le secteur financier examine avec attention ce comparatif, qui sera mis à jour régulièrement. Près de vingt entreprises ont contacté Reclaim Finance pour indiquer qu’elles développaient de nouvelles stratégies de réduction des émissions de carbone. Ainsi, BNP Paribas a rapidement réagi à la publication du classement de mai, qui critiquait la banque pour son effet négatif sur l’environnement et ses mauvaises stratégies d’engagement carbone. La banque a donc décidé de ne plus travailler avec des entreprises dont les revenus proviennent en grande partie de l’industrie de l’énergie au charbon.
Grâce à ce classement axé sur les consommateurs, vous pouvez voir comment chaque institution financière se classe parmi ses pairs. L’attention médiatique suscitée par cet outil de comparaison innovant pourrait accélérer l’introduction de politiques plus écologiques. Après la publication du classement, Reclaim Finance s’est rapidement fait connaître et est désormais un acteur majeur du débat sur l’environnement. Il s’agit d’un point de référence de grande qualité que les particuliers peuvent utiliser pour surveiller les activités de tous les types d’institutions financières.