Crédit coopératif Afin de créer une néobanque entièrement numérique qui verra le jour d’ici la fin de l’année, la fintech Arkéa a acquis 80% du capital de Pumpkin. Pumpkin est un logiciel de paiement qui facilite les transactions personnelles entre particuliers. En s’engageant à injecter 15 millions d’euros sur trois ans, le groupe bancaire mutualiste affiche sa volonté de s’ouvrir à une clientèle plus jeune, résolument adepte de ces nouvelles technologies mobiles. Les récentes acquisitions semblent indiquer un tournant majeur pour le secteur.
L’ambition de toucher une population jeune et férue de technologie
La coopérative financière française Crédit mutuel Arkéa a acquis la fintech Pumpkin, une start-up fondée par trois jeunes Français, dans le cadre de sa stratégie d’ouverture en proposant de nouvelles offres à ses clients. La banque veut lancer d’ici la fin de l’année une néobanque destinée aux milléniaux, et compte le faire grâce à cette application pour smartphone qui offre une solution de transfert d’argent en P2P.
En effet, si les banques font les yeux doux à ce public-cible, elles ont parfois des difficultés à intégrer les us et coutumes de cette tranche de la population largement acquise au numérique. Le directeur général de Crédit mutuel Arkéa ne dément pas la manoeuvre : » non seulement l’équipe de Pumpkin est très compétente, mais son savoir-faire marketing lui permet de créer une proximité avec ses clients sans commune mesure avec les banques traditionnelles « .
Tout le jargon de la génération actuelle a été inclus dans l’application
Créée en 2014 et détenue par trois collégiens qui ont conservé 20 % du capital de l’entreprise, l’inspiration du social media hacking a été la clé de la croissance rapide de Pumpkin. Les deux cent cinquante mille utilisateurs peuvent, par exemple, annoter et partager des commentaires en ligne sur leurs propres transactions. Grâce à cette stratégie, l’application mobile a pu connaître une croissance exponentielle de ses utilisateurs, le nombre d’utilisateurs doublant tous les six mois. L’application génère plus de 5 millions d’euros de revenus mensuels, et 75 % des utilisateurs reviennent à Pumpkin en moyenne quatre fois par mois.
Qu’il s’agisse d’un couple marié, de colocataires ou d’un grand groupe, l’application leur permet de gérer plus facilement leur argent au quotidien au sein d’une certaine communauté. C’est ce qu’explique l’un des fondateurs : « Plus nos utilisateurs sont actifs, plus ils laissent de l’argent sur leur compte qui sert de réserve pour un certain budget, difficile à mettre en place via son compte courant. »
La coopérative de crédit Arkéa investira 15 millions d’euros au cours des trois prochaines années
Pumpkin va s’appuyer sur les capacités techniques du secteur bancaire et de ses filiales pour mutualiser, sécuriser et gérer ses ressources financières. Elle pourra également faire appel à des fintechs autour de l’industrie bancaire pour l’aider. Le directeur de l’organisme bancaire mutualiste a déclaré : « Nous avons au fil des années et via nos participations au capital de ces start-up créé un écosystème qui permet d’envisager de nouvelles synergies entre elles. » Par exemple, Pumpkin peut travailler de concert avec la tech d’assurance Fluo, le cabinet comptable Linxo ou l’assistant personnel Max, tous développés en interne par l’entreprise dans le but de percer le marché européen. Il poursuit : « Avec Pumpkin, nous voulons poursuivre l’évolution de nos métiers en introduisant une néobanque mobile destinée aux millennials dans toute l’Europe. » Des cartes de paiement personnelles, un relevé d’identité bancaire, un gestionnaire financier personnel sont autant d’éléments que le Crédit mutuel Arkéa devrait proposer dans son offre.
Est-il probable que les néobanques deviennent l’institution financière en ligne prédominante à l’avenir ?
Depuis le début de l’année en France, on assiste à une multiplication des acquisitions de fintechs. On peut citer le rachat partiel de Pumpkin par le Crédit mutuel Arkéa, qui fait suite à l’acquisition de Compte-Nickel par BNP Paribas, mais aussi la détention par BNP Paribas du compte C-Zam de Carrefour Banque, de l’appli Morning d’Edel Bank, distribuée par Leclerc, ou encore du service de banque mobile de proximité de la BPCE. Les banques doivent-elles désormais acquérir des start-ups pour assurer leur survie sur le marché actuel ?