Yves Fontanaud, actionnaire et administrateur de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes

Alors que la réputation du secteur bancaire décline, les acteurs du marché cherchent des stratégies innovantes pour fidéliser les clients existants et en attirer de nouveaux. En privilégiant le travail d’équipe et la répartition des responsabilités managériales, ils offrent à leurs clients un statut juridique unique : celui de société. Expert en immobilier collectif et directeur général de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpine, Yves Fontanaud explique la particularité de cette appellation juridique.

Qu’est-ce que cela signifie exactement d’être un client professionnel ?

Tout d’abord, vous devez savoir que toutes les banques ne proposent pas ce service. Il s’agit d’une désignation spéciale pour ceux qui effectuent leurs opérations bancaires auprès de banques mutualistes (comme la Caisse d’épargne ou le Crédit agricole). Pour être une personne sociale, il faut d’abord jouer un rôle actif dans la société. En effet, ce statut est plus qu’un simple bout de papier. Un actionnaire a son mot à dire dans les décisions commerciales prises par sa banque puisqu’il possède des fonds propres sous forme d’actions donnant droit à des dividendes. En outre, il reçoit un certain nombre de primes, notamment des prix réduits sur certains articles. Mais personne n’adhère à une société dans le seul but de profiter des avantages financiers qu’elle peut offrir.

Que fait exactement la société cliente ?

Un homme d’affaires peut être chargé de plusieurs tâches. La première consiste à participer à l’assemblée générale annuelle, au cours de laquelle les réalisations de l’entreprise sont mises en évidence. Il vérifie les livres, s’assure de la date de versement des intérêts aux actionnaires, et donne son avis sur les nombreuses questions liées au fonctionnement de la banque qui peuvent être soulevées. C’est pourquoi c’est une force unifiée qui décide des résolutions et des éventuels changements constitutionnels. Quel que soit le nombre d’actions en circulation, chaque actionnaire dispose d’un seul vote et d’une seule voix puisqu’ils sont tous enregistrés à la même adresse. L’actionnaire fait office de liaison entre la banque et ses clients. Il détecte tout mécontentement ou dysfonctionnement et renvoie la faute à qui de droit. Il est capable d’élaborer le raisonnement qui sous-tend les différentes politiques d’épargne et d’investissement de la banque. Il doit également être un puissant défenseur du changement, qu’il s’agisse de l’amélioration des outils bancaires ou du service à la clientèle dans les succursales. Comme il est un client et non un employé de la banque, il est en mesure de fournir un retour d’information objectif qui aide l’entreprise à améliorer ses services aux entreprises clientes. Ce pouvoir s’exerce en partie en siégeant au conseil d’administration de la société locale d’épargne et de crédit (SLE pour la Caisse d’Épargne) du membre.

Qui peut rejoindre les rangs des membres productifs de la société ?

C ‘est un statut tout à fait accessible. En réalité, il n’y a pas de profil type. Un sociétaire peut être un homme ou une femme, un jeune actif ou un retraité, un étudiant ou un salarié. Il peut également s’agir d’un individu à la morale irréprochable. Tout le monde a le potentiel de jouer un rôle actif dans la société ; l’essentiel est de prendre cette responsabilité au sérieux et d’être ouvert à l’engagement.

Pouvez-vous nous parler des spécificités de votre rôle d’administrateur d’entreprise ?

Les membres de la Caisse d’Epargne élisent leurs représentants tous les six ans. Il s’agit de la gestion des caisses d’épargne de proximité (SLE). De nature généreuse, l’actionnaire dirigeant assiste à toutes les fonctions de l’entreprise. De plus, l’administrateur est souvent impliqué dans les activités de la banque, par exemple en participant à des groupes de travail ou en assurant le suivi des projets. En clair, le travail de l’administrateur consiste à veiller au bon fonctionnement de la société et à l’ancrer dans une trajectoire de croissance qui reflète celle de son environnement immédiat. Si l’administrateur le souhaite, il peut faire partie de groupes chargés d’examiner les décisions potentielles du conseil d’administration, comme ceux qui sont chargés d’étudier les dossiers de dons dans le contexte des dépenses philanthropiques. En conclusion, la possibilité de devenir membre d’une communauté permet l’établissement de ce qui semble être un partenariat mutuellement bénéfique. Le client, d’une part, obtient une voix dans l’orientation de l’avenir de la banque et des remises spéciales. D’autre part, en encourageant les actionnaires à participer aux activités de l’entreprise et à fournir des informations en retour, l’entreprise fidélise ses clients et réduit les risques. Dans le contexte actuel de déflation, ce type d’opération est susceptible de séduire un nombre croissant de consommateurs.