Depuis 2015, Binta Touré Ndoye est employée par Patrick Mestrallet dans l’entreprise bancaire Oragroup. Le 1er juillet 2016, elle en est devenue la directrice générale. Qui est cette Malienne de 45 ans à la tête de l’un des plus grands groupes financiers régionaux d’Afrique ?
En reprenant les parts d’Oragroup le 1er juillet 2015, Binta Touré Ndoye affirme que « ce groupe contrôle un réseau bancaire indépendant au service de l’économie réelle avec un engagement fort auprès des PME et des particuliers. » Il lui revient donc de mettre en action le « credo d’Oragroup pour le développement de l’Afrique », comme elle l’explique.
La nomination de Mme Toure Ndoye est plus qu’avantageuse pour Vincent Le Guennou, président du conseil d’administration du groupe. Il affirme qu’il s’agit d’une « profession expérimentée et au passé prestigieux ». Elle représente une nouvelle génération de décideurs économiques africains et inaugure une nouvelle ère de développement.
Ecobank
Après des études en finance, en économie internationale et en développement à l’Université centrale de l’Oklahoma, elle a commencé à travailler à Ecobank en 2013 où elle est chargée des projets stratégiques de l’entreprise. Son travail en tant que directrice adjointe pour les agences Ecobank-Mali et Ecobank-Togo a été couronné en 2014 par une croissance de 13%.
Nomination chez Oragroup : générer de la richesse et de l’emploi
Fin 2015, l’assemblée des actionnaires d’Oragroup a approuvé les comptes avec un résultat brut de 94,2 milliards de francs CFA (143,6 milliards d’euros) et un résultat net de 7,9 milliards de francs CFA (environ 13 milliards d’euros). En 2015, les taux de croissance sont supérieurs de 16% à ceux de 2014. La décision de la nommer à la tête du groupe repose sans doute sur ce succès.
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L’objectif de Binta Touré Ndoye, consciente de la tâche à accomplir, est de permettre au groupe Orabank de « consolider la croissance, d’accentuer la cohérence du groupe et de densifier une stratégie commerciale globale basée sur des valeurs fortes exprimées dans les modèles de gouvernance et de management. » Le nouveau directeur entend également « renforcer les synergies du groupe et maximiser ses capacités. »
L’Oragroup en Afrique
Le groupe a connu une croissance extrêmement rapide et une expansion panafricaine au cours de la dernière décennie. L’Oragroup est présent dans 12 pays africains (Bénin, Gabon, Guinée, Mauritanie, Tchad, Togo), dont six sont membres de l’ancienne alliance bancaire régionale connue sous le nom de BOAD (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger et Sénégal). Le groupe a atteint, en 7 ans, le cap financier de 1 492 milliards de francs CFA (2,3 milliards d’euros) et 905,2 milliards de francs CFA (1,4 milliard d’euros) de crédit client.
Forte de ces atouts, Binta Touré Ndoyé souhaite « accentuer la cohésion du groupe et renforcer une stratégie commerciale globale fondée sur des valeurs fortes exprimées dans les pratiques de gouvernance et de management. »
Une expansion économique de grande ampleur
Cependant, même si l’Afrique connaît une croissance rapide depuis l’an 2000, le commerce intra-africain n’est pas à la hauteur de celui des autres régions du monde. Néanmoins, la cohésion de la zone de libre-échange entre trois communautés régionales a un impact négatif sur l’équilibre économique du continent.
Les pays africains se veulent cohérents et financièrement unis par « l’Afrique » de Binta Touré Ndoyé. Elle souhaite donc la croissance et la coopération de tous les acteurs du continent africain afin qu’ils puissent avancer et progresser ensemble. Condition sine qua non, objectif dérisoire, mais aussi tâche importante et difficile… Consciente de l’ampleur de la tâche à accomplir, elle exprime également son propre désir d' »atteindre ce but élevé » (le voeu). On veut qu’il réussisse.