Gaspard Koenig: une figure du jacobinisme libéralisme

Gaspard Koenig, jeune intellectuel et fondateur du think tank libertaire GenerationLibre, est une figure marquante de la pensée libertaire. Il est un ardent défenseur de la libre entreprise et du salaire minimum universel, un adversaire des professions réglementées et un partisan d’une réforme radicale du droit du travail.

Célèbre jacobin libéral Gaspard Koenig

Gaspard Koenig a tout fait comme jeune intellectuel : il est normalien, agrégé de philosophie, ancien collaborateur de la ministre de l’Économie Christine Lagarde, auteur de romans et d’essais, professeur à HEC, chroniqueur aux Échos.

The Economist, une publication respectée, a reconnu Gaspard Koenig en 2012, alors qu’il n’avait que 30 ans, comme un acteur majeur de la pensée libertaire en France, écrivant : « M. Koenig poursuit un argument si rarement entendu dans le discours politique en France […] pour simplifier une législation du travail complexe et kafkaïenne. »

Gaspard Koenig est à la tête du think tank non partisan GenerationLibre, qui a été fondé en 2013. Il promeut l’idée du « libéralisme jacobin », un terme inventé par l’historien français Pierre Rosanvallon, soutenant que la Révolution française était motivée par le désir de créer un État affirmant la liberté individuelle. L’objectif de M. Koenig est d’étendre les libertés civiles françaises dans les domaines du droit, des affaires et de la société. Il imagine un État fort mais qui accepte de jouer le rôle de facilitateur, libérant les individus des carcans de tous les corps intermédiaires (administratifs, associatifs, syndicaux). Pour se préparer à un « monde ouvert où… l’autonomie individuelle et… les coopérations spontanées remplacent les structures centralisées « *, l’auteur de « Le révolutionnaire, l’expert, et le geek » pose que « tout est à faire » à l’heure de la révolution numérique.

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Un chant de liberté pour toutes les oreilles

Gaspard Koenig correspond à la définition du libéral : économiquement libéral mais socialement libertaire. Tocqueville, Hayek, Margaret Thatcher et des essayistes comme Jean-François Revel ont tous reçu un bon coup de pouce de sa part. Sa conviction profonde est que le libéralisme est en constante évolution et ne peut fournir une lentille statique à travers laquelle voir le monde. En d’autres termes, le concept d' »idéologie libérale » est un oxymoron. Être libéral, c’est être ouvert aux idées nouvelles, être incertain, et éviter d’enfermer les idées dans un cadre trop étroit. Le libéralisme est la libre circulation des idées tout autant que la libre circulation des marchandises.

Gaspard Koenig a présenté un certain nombre de propositions controversées, notamment la décriminalisation de la prostitution et du suicide assisté et la légalisation de la marijuana.

Le partage du revenu mondial comme filet de sécurité

Pour Gaspard Koenig, la ligne de front actuelle est l’instauration d’un revenu de base universel. Pour Gaspard Koenig, cette distribution universelle est la pierre angulaire de la liberté qu’il défend, voire un véritable « droit de l’homme », tandis que ses détracteurs la vilipendent comme une incitation à la parcimonie et une forme d’assistanat pervers. L’idée de base est que tous les Français et les résidents permanents légaux reçoivent un revenu de base universel de 500 euros en échange de la suppression de toutes les allocations existantes (RSA, allocations familiales, prime à l’emploi, etc.). Selon Koenig, la logique libertaire de ce système est très claire : il faut donner aux citoyens les moyens d’exercer leur liberté tout en établissant un filet de sécurité. C’est la responsabilité d’un gouvernement juste et protecteur d’imposer un tel impôt.

Après les révolutions industrielles mécaniques et à vapeur, la révolution de l’automatisation et de l’électricité, et la révolution des technologies de l’information, nous assistons aujourd’hui à la marche forcée de l’intelligence artificielle, de la numérisation et de la robotisation des processus, comme l’avaient prédit Gaspard Koenig et d’autres.

On peut supposer que la révolution industrielle aura des effets négatifs sur l’emploi, ouvrant la voie à une économie où les salaires traditionnels seront très instables. Le concept de revenu minimum universel apparaît alors comme un filet de sécurité financière qui permettrait d’amortir le choc de l’exclusion sociale. Selon Gaspard Koenig, le monde économique futur sera un monde où le salariat diminuera pour laisser place à un monde de petites entreprises, de pluriactifs et d’entrepreneurs individuels, dans lequel la question de la sécurité des salariés deviendra primordiale. Les libéraux, selon lui, ne doivent pas ignorer ce défi.