Lagos, la ville la plus peuplée d’Afrique, est surtout connue pour sa capitale, Lagos, qui comptait 11,2 millions d’habitants en 2011 selon les données du recensement. Le New York Times estime qu’il y a actuellement 21 millions de personnes vivant à Lagos, ce qui en fait la ville la plus peuplée d’Afrique et dépasse l’Égypte.
Une ville énorme, surpeuplée, qui souffre d’infrastructures de transport inadéquates, de fréquentes coupures de courant et qui doit faire face à la fois à une croissance démographique exponentielle et à une planification urbaine mal gérée. Une ville qui compte plus de 42 bidonvilles, dont l’un des plus grands taudis du continent, et qui est connue comme la petite « Afrique de l’Ouest » en raison du grand nombre d’immigrants venus de tout le continent. Une ville qui contribue également à la croissance économique totalisant 14% du PIB du pays et qui attire de nombreux investisseurs. La vie quotidienne des habitants sera améliorée dans cette ville grâce à une nouvelle politique de réforme urbaine.
En termes de croissance économique, le Nigeria a déjà dépassé l’Afrique du Sud.
Nigéria, Le Malgré cela, un récent rapport de Renaissance Capital, une banque russe spécialisée dans les pays en développement, ainsi que les évaluations d’économistes de Morgan Stanley ou encore de Citigroup, prévoient tous que le Nigeria dépassera même le continent du Sud en termes de puissance économique d’ici 2025.
En plus d’une nouvelle méthode de calcul du PIB qui tient compte de l’évolution des prix et de la production et qui permettrait une augmentation de 40 % du PIB, la croissance économique du Nigeria dépasse déjà largement celle de l’Afrique du Sud, la région qui est aujourd’hui en tête du continent. 6,6% pour l’un et 2,5% pour l’autre, selon leurs analyses, permettront au Nigeria d’atteindre 400 milliards de dollars de revenus en 2016.
La mise en place de réformes, la rénovation urbaine, l’ouverture au reste de l’Afrique.
Cet espoir de croissance repose principalement sur les revenus pétroliers, mais aussi sur d’autres industries comme les télécommunications, le commerce, le tourisme et l’hôtellerie, ainsi que sur l’augmentation des exportations de produits manufacturés.
Cette croissance est également soutenue par les tentatives de revitaliser les zones métropolitaines, de mieux gérer la planification urbaine, de mettre en œuvre diverses réformes, d’améliorer les infrastructures, de maintenir une position financière solide et de promettre de lutter contre la corruption qui a pratiquement détruit la nation.
Des avancées économiques qui ont été soulignées par la Banque mondiale, qui salue également les différents partenariats du Nigeria avec ses voisins africains et son ouverture au reste du continent, voire du monde.
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Initiatives dans la lutte contre la corruption
Restatement, le Nigeria doit intensifier sa lutte contre la secte islamiste de Boko Haram dans le nord du pays, où les agissements chassent les investisseurs étrangers et engendrent des tensions et des violences dans tout le pays, y compris dans sa capitale.
Le gouvernement nigérian doit également remédier à la pénurie d’infrastructures essentielles ; les coupures de courant actuelles sont fréquentes et généralisées. Le gouvernement nigérian doit intensifier sa lutte contre la corruption afin de contrecarrer tout jugement inadéquat ou partial.
La fossée entre l’élite et la population doit être comblé
Le Nigeria doit également réduire les disparités entre une élite riche et les millions de pauvres en favorisant plus vigoureusement la croissance de sa classe moyenne afin de soutenir le changement politique. Une classe moyenne qui agit comme un frein au pouvoir en faisant le lien entre la classe dirigeante et le grand public, comme c’est le cas dans de nombreuses autres nations africaines.
Le projet Eko Atlantic visant à construire une ville dans la ville, une île artificielle de 10 km2 au milieu de Lagos, ne va clairement pas dans ce sens.
Un futur espace commercial qui risque de n’être qu’un emblème brillant et moqueur des inégalités du Nigeria, offrant à une minorité privilégiée ce que la grande majorité des citoyens nigérians ne peut qu’espérer.
Une « ville dans la ville » qui dispose de sa propre source d’énergie électrique lui permet de continuer à ignorer les problèmes d’énergie du reste de la population.
Qu’est-ce qui fait de ce projet immobilier le « Dubaï de l’Afrique » ? Une ville dans la ville qui abriterait 250 000 invités privilégiés et disposerait de son propre réseau d’eau potable et de son propre service de sécurité.